Je suis arrivée dans la famille Brewer un lundi, peu après 16h, pour débuter une toute nouvelle expérience pour moi : le WWOOFing ! (photo 1 / album WWOOFing à Motueka)

Il s'agit d'une petite famille d'agriculteurs que Glenda, la maman de la maison, gère remarquablement bien (tant sur le plan familial que sur le plan professionnel). Malgré le travail que représente les 4 hectares de vergers et la gestion du petit commerce qu'elle possède, Glenda prépare toujours à sa famille et à ses WWOOFers de délicieux petits plats (et mon ventre lui dit un grand merci).
Lester, le papa, n'est pas là en journée et je suppose qu'il travaille à l'extérieur. Cependant, chaque soir après le repas, il aide sa femme à la récolte de quelques fruits ou légumes.
Cole est l'un de leurs trois fils et malgré son âge (en réalité, il n'a que 21 ans mais en paraît bien plus), il reste à la maison car en plus d'être atteint d'autisme, il a le syndrome de Williams (qui, pour résumer, l'empêche de communiquer et a un repère temporaire déficient).
Et puis il y a Bob, le chien de la famille qui ne garde pas tant que ça mais qui adore tellement les câlins qu'il est impossible de le prendre en photo (photos 2 & 3 / album WWOOFing à Motueka).

Ma famille kiwi peut accueillir jusqu'à quatre WWOOFers comme moi en même temps et quand je suis arrivée, il y avait un couple d'anglais, Emily & Duncan, et une petite américaine, Amara, avec qui je partage ma chambre. J'étais donc la seule à ne pas maîtriser l'anglais aussi bien qu'eux et je ne me suis pas sentie à l'aise à cette idée. 
Glenda & Lester ont été soucieux de mon confort et grâce à la patience dont il ont fait preuve envers moi (parler doucement, reformuler autrement, etc.), je me suis rapidement sentie mieux chez eux et je parle un peu plus.

Leur terrain recouvre divers fruits et légumes tels que des framboises, des myrtilles, des pêches blanches, des melons, des prunes (et il y a plusieurs variétés), des feijoas (ou goyaves ananas qui a la forme d'un kiwi vert mais sans poil), des haricots verts, du maïs et même de l'ail (photos 4 à 19 / album WWOOFing à Motueka).

Ici, les règles sont simples : je bosse 4 heures et demi par jour, généralement de 8 heures à midi et demi, ce qui me laisse toute une après midi entière pour partir en escapade non loin de là. J'ai un day off (jour de repos) par semaine, pour pouvoir partir un peu plus loin que les autres jours. Le boulot n'est pas compliqué non plus : soit je suis dans les champs pour retirer toute cette mauvaise herbe, soit je suis dans les champs pour la cueillette (et quelques dégustations que je m'autorise parfois), soit je suis au store (magasin) pour la vente des fruits et des légumes.

J'ai commencé à vendre mes petits fruits et légumes dès mon troisième jour avec un peu d'appréhension : mon anglais me freine un peu, déjà que je ne suis pas d'une nature bavarde, ici c'est encore pire. Glenda m'a rapidement rassuré : mon anglais n'est pas si mal et ses clients ont l'habitude de voir des nationalités différentes au Sweetacres (store de la famille). Et puis c'est une matinée pluvieuse, il n'y aura pas beaucoup de monde. Glenda a tout de même pris le temps de m'expliquer le fonctionnement de son petit commerce et petit à petit, je commence à réellement apprécier, voire même préférer ce boulot plutôt que le désherbage. J'ai l'impression de retomber en enfance et de jouer à la marchande (photos 20 à 24 / album WWOOFing à Motueka).

Je compte rester dans ce WWOOFing jusqu'à ce que mon usine de pommes m'appelle pour le début de la saison (normalement prévu pour mi-février). En attendant, je ne dépense plus d'argent pour le logement (et oui, parfois il faut payer le camping, et parfois il faut payer des amendes), la nourriture (un sacré budget) et la laverie.