Pour ma dernière journée sur l’île du Sud, je fais les choses en grand en me réservant un tour de bateau à la rencontre des dauphins Dusky.

J’ai longtemps hésité pour carrément aller voir les grosses baleines car plus impressionnant à voir et beaucoup plus rare aussi. Mais qui dit plus impressionnant et plus rare, dit forcément plus cher ! Je m’étais faite à l’idée d’y mettre le prix fort (140 $) puisque le taux de résultat de l’entreprise est proche des 100 %. Sauf que j’apprends que sur les deux heures de navigation, on voit tout au plus deux cétacés. Deux, au maximum ! Cela s’explique par le fait que les baleines peuvent rester sous l’eau en apnée plus d’une heure. De plus, les baleines (et autres cétacés en général) ont l’habitude de vivre en solitaire et viennent donc les unes après les autres, au compte-goutte.

Moi je voulais de l’action et je savais d’avance que j’allais être un peu déçue de voir une grosse masse se détendre pendant une dizaine de minutes avant de repartir à jamais dans les profondeurs de l’océan. J’ai donc changé mes plans et je me renseigne pour approcher les dauphins.

Sur mon site internet de bons plans (BookMe), je trouve un tarif au rabais pour le lundi matin, à la première heure. Avant de réserver quoi que ce soit, je vérifie la météo et bingo ! Grand soleil pour toute la journée de lundi. Alors là, je n’hésite plus et je fonce ! J’ai obtenu une ristourne de 20 $ et je n’ai payé que 70 $ pour un tour de trois heures en mer.


J’ai donc dû me lever de bonne heure (et de bonne humeur) ce lundi matin car j’étais attendu à 8 heures et demi. Je suis arrivée pile poil à l’heure : pas en avance et pas en retard mais je suis seule à attendre la guide. Je me demande alors si je vais être toute seule sur le bateau et je ne suis pas franchement à l’aise à cette idée. Finalement, sept personnes arrivent toutes équipées de leurs tenues de sirènes pour nager avec les dauphins. Enfin, suivant les personnes, l’effet attendu n’est pas vraiment à la hauteur et certains ressemblent plutôt à des cachalots.

Parmi le groupe, je serai la seule à ne pas me baigner ; j’aurai donc tout le bateau pour observer les dauphins. J’ai fait ma frileuse et j’ai préféré rester sur le pont. Car même si le soleil brille, le vent souffle fort et n’oublions pas que c’est toujours l’hiver ici.

Le bateau navigue à vive allure en direction de l’endroit où les dauphins ont été localisés plus tôt ce matin. Le premier ralentissement me fait penser qu’on est déjà arrivé. En réalité, le skipper a repéré une baleine et s’approche tout doucement. Le temps de sortir pour observer le spectacle, la baleine nous fait déjà ses adieux avec sa queue qui s’enfonce dans l’eau. La rencontre a été tellement inattendue et tellement spontanée que je n’ai pas eu le temps de sortir l’appareil photos. Il ne me reste plus que mes yeux pour observer cette merveille de la nature et m’en souvenir à jamais..

Sans plus attendre, notre route continue et peu de temps après, j’aperçois déjà un banc de dauphins qui se dirigent vers nous (photos 43 à 48 / album Kaikoura).

Les apprentis cachalots s’équipent et se lancent à l’eau. Quant à moi, je peux enfin virer à bâbord et à tribord au gré de mes envies.

Les dauphins sont curieux et très joueurs et viennent volontiers jouer à faire la course avec mon bateau qui reprend peu à peu de la vitesse. Les dauphins tiennent remarquablement le rythme, ça me surprend de les voir nager aussi rapidement. Je me régale du spectacle qui s’offre à moi : des dauphins sauvages qui s’amusent avec le bateau à quelques centimètres de moi. Un immense sentiment de liberté m’envahit de partager ce moment avec eux, et rien d’autres qu’eux ! (photos 49 à 53 / album Kaikoura)



Une fois que les apprentis cachalots reviennent à bord et se sèchent, la guide nous explique le mode de vie de ces gros poissons (photos 54 à 63 / album Kaikoura).
En France, les dauphins Dusky sont connus plutôt sous le nom de dauphins sombres ou dauphins obscurs. Je trouve ça un peu péjoratif (dans le sens que c’est triste comme nom, tandis que la personnalité de l’animal est tellement joyeuse) alors je préfère conserver le nom anglophone de la bête. En réalité, son nom fait référence à sa couleur, variant du gris foncé au bleu noir.
Les Dusky vivent dans l’hémisphère sud, principalement proches des pays comme le Chili, le Pérou, l’Afrique du Sud et la Nouvelle Zélande bien entendu. Ils vivent dans des eaux entre 10 et 18°C et reste généralement en communauté de 100 à 1 000 individus. Je ne saurai dire combien de dauphins j’ai vu ce jour là, mais il y en avait tellement que je ne savais pas où regarder.
L’espèce des Dusky mesure entre 165 et 178 centimètres et pèsent entre 69 et 85 kilogrammes. Il n’y a pas de différences majeures concernant la morphologie d’un mâle et d’une femelle. Cependant, les femelles ont tendance à être plus grandes et plus lourdes que les mâles.
Les mâles ont besoin de souplesse et de légèreté pour l’apprentissage d’acrobaties pour la conquête d’une femelle (photo 64 / album Kaikoura). En effet, ces demoiselles préfèrent les individus avec une bonne vitesse et de l’agilité plutôt que la force et une grande envergure.
Il paraît que le dauphin (toutes espèces confondues) est l’une des seules espèces avec l’homme à ne pas pratiquer le sexe uniquement pour la reproduction. Lors de l’accouplement, le mâle se faufilent à l’envers sous la femelle et continuent tous deux à nager.
La gestation dure 11 mois. Lors de la naissance d’un petit, la femelle va s’exclure du groupe pour mettre bas et va rejoindre un nouveau groupe, composé uniquement de jeunes mamans et de leurs bébés.
On aperçoit une vraie entraide au sein des membres d’un même groupe, notamment pour l’élaboration de stratégies de chasse. De plus, les mâles vont conquérir une femelle ensemble et les femelles vont s’occuper des petits même s’ils ne leurs appartiennent pas.
Un dauphin Dusky passera les vingt ans de sa vie à ne dormir que d’un seul œil. En effet, leur respiration n’est pas inné (contrairement à nous) et doivent remonter à la surface toutes les cinq minutes en moyenne pour une grande bouffée d’air. En réalité, une partie du cerveau est endormi tandis que l’autre partie met tout en œuvre pour la survie de l’animal.

Le bateau regagne déjà le port de Kaikoura et j’ai du mal à quitter le pont avant du bateau : les dauphins sont toujours là à jouer et je dois leur dire aurevoir (photos 65 à 73 / album Kaikoura). J’essaie de profiter jusqu’à la dernière minute mais pour des raisons de sécurité, je suis demandée de retourner à l’intérieur.


Mais même à l’intérieur, j’ai pu apercevoir une nouvelle espèce que je n’avais jamais vue auparavant. Des oiseaux cette fois ci mais pas n’importe lesquels : ceux ayant la plus grande envergure de toutes les espèces d’oiseaux actuels. Je parle bien entendu des albatros !

Décidément, ce tour touristique est un tour 3 en 1.

Tout comme la baleine, pas le temps de dégainer l’appareil photos mais ce qui m’impressionnable plus chez l’albatros, c’est bien évidemment la longueur de ces ailes une fois déployées, pouvant aller jusqu’à 3,40 mètres.

Malgré qu’il soit pourvu de grandes ailes, l’albatros est un grand oiseau de 71 à 135 centimètres et pesant entre 6 et 12 kilogrammes, ayant du mal lors de la phase de d’envol. Cependant, ils sont de très bons planeurs et utilisent donc les vents marins pour parcourir de longues distances sans effort.
Les albatros nichent en colonies, parfois assez dense avec 70 nids pour 100 m². Un couple d’albatros est en général fidèle pour la vie et la parade nuptiale donne lieu tous les ans à des danses rituelles. Le couple va avoir en moyenne un petit unique tous les deux ans, qui va leur demander beaucoup d’efforts pour l’élever. En effet, l’œuf va être couvé pendant 70 à 80 jours, la plus longue période d’incubation. Une fois l’œuf éclos, les parents devront s’alterner pour s’en occuper et attendre entre le 140ème et 280ème jour pour que le petit prenne son premier envol.
Si un œuf est détruit ou dévoré par un prédateur, le couple n’en produira pas d’autre.
Du faite d’un processus de reproduction plutôt lent et avec un taux bas, les albatros sont une espèce menacée.


Je retrouve la terre ferme avec pleins de beaux souvenirs en tête. Bien sûr, j’aurai aimé rester sur ce bateau plus longtemps mais toute bonne chose à une fin.

Je vais donc rejoindre les copines les otaries pour manger mon sandwich du midi. Je profite un maximum de ce beau paysage avant de partir pour Picton, d'autant plus qu'il n'y a pas de nuage à l'horizon (photos 74 & 75 / album Kaikoura).


En route, je m'arrête aux chutes d'eau d'Ohau où je peux enfin apercevoir des otaries en pleine activité ! Je ne sais pas si la chose est exceptionnelle mais ici, presque tout le monde est occupé. Oui presque toute le monde, car il y a toujours de grosses flémardes qui ronquent sur les rochers tandis que certaines se disputent ou au contraire se font des bisous. Et il y a même des bébés qui tètent (photos 76 à 78 / album Kaikoura).

Mais l'intérêt de cet arrêt à Ohau, c'est de pouvoir approcher les otaries qui s'amusent sous la cascade. Les otaries ne se donnent en spectacle uniquement durant les mois d'hiver, lorsqu'ils sont encore des bébés (photos 79 à 85 / album Kaikoura). C'est tellement drôle de les voir s'amuser tous ensemble en faisant abstraction de nous. Le moment est magique mais il est déjà grand temps de reprendre la route.



Simone & moi remontont tout doucement vers Picton, ville portuaire de l'île du Sud qui sera mon point de départ pour retourner vers le Nord dès le lendemain. Ce n'est pas la première fois que je passe par Picton mais les conditions sont tellement différentes que j'ai l'impression de découvrir la ville. En effet, lorsque je suis arrivée en janvier dernier, il pleuvait tant que je n'avais même pas pris le temps de m'arrêter ici. Cette fois ci, la météo est totalement différente et j'apprécie cette petite ville (photos 86 à 89 / album Kaikoura).

Ainsi s'achève donc mon trip sur l'île du sud avec une journée parfaite par toutes ces belles rencontres.