Et voilà, le boulot en usine c'est fini (un peu comme Capri). 

Après avoir passé un peu plus de 610 heures de souffrance et de torture en trois mois et demi dans cette packhouse de pommes, j'ai enfin atteint mon objectif principal : mettre de côté les 3 000 $ qui me permettront de poursuivre mon aventure sereinement. Grâce à la centaine d'heures supplémentaires que je faisais quotidiennement depuis Pâques pour le ménage, j'ai même pu économiser 1 000 $ de plus que prévu. Et c'est sans compter mes congés qui m'ont été payé et qui correspondent à une bonne semaine de boulot bien chargée. Au final, je m'en sors avec quasiment le double que ce dont j'espérais.

Les dernières semaines m'ont semblé être les plus dures de toute la saison. Le corps se fatigue, l'esprit aussi et le froid qui s'engouffre dans l'usine n'arrange rien à tout ça. Au contact des pommes très très fraîches, nos mains deviennent rapidement des glaçons et n'arrivent plus à manier correctement les fruits. Le fait de rester immobile toute une journée, les pieds aussi se congèlent (malgré les chaussettes de montagnarde que je me suis offertes). Mais la perspective de finir bientôt la saison nous réconforte tous. Chacun a ses projets pour la suite et est impatient de les commencer : certains vont dans l'île du Nord, d'autres comme moi descendent vers le Sud, d'autres encore rentrent chez eux où partent travailler dans d'autres pays (en Australie notamment).

Une première vague de personnes est partie une semaine avant la fin de la saison. C'était une vague de 8 personnes et mine de rien, ça m'a fait un petit pincement au cœur. Il a fallu que l'équipe restante se réorganise face à ces départs pour la toute dernière semaine de boulot. Pendant toute une journée, on m'a placé dans l'équipe de graders, ceux qui font un gros tri dans les fruits afin de soulager le boulot des packers, ceux qui les vérifient les fruits et les disposent sur un plateau. J'ai été contente d'apprendre quelque chose de nouveau, même si au final je préfère être avec les packers, pour la simple et bonne raison qu'on bouge un chouïa plus.

Durant cette toute dernière semaine, je me suis mise dans la peau d'une réalisatrice de magazine télévisé et j'ai eu l'occasion de vous faire un petit reportage de cette usine en tentant de vous montrer l'organisation de celle-ci. Ca n'a pas été évident de quitter ma ligne pour prendre quelques photos et quelques vidéos, donc mon tournage s'est déroulé sur trois jours consécutif (et malgré cela, vous pourrez vous rendre compte que la variété des pommes à vérifier n'est pas du tout la même au début et à la fin de la vidéo). 

Je vous souhaite donc un bon visionnage en espérant que vous serez indulgents sur les moqueries..



(Pour les photos, c'est dans l'album Usine de pommes à Mahana / photos 28 à 32).