Pendant que Diana & Derek étaient à l'église pour la messe hebdomadaire du dimanche matin, moi je suis allée au musée d'Hokitika pour en apprendre plus sur le passé de la ville (photo 21 / album WWOOFing à Hokitika).

Le monsieur au guichet m'a fait un brin de causette dans un français remarquablement correct. Je le félicite et il me dit alors avoir étudié en France en 1966, dans le département du Gard (et avoir bu du pastis). Alors là, je n'en reviens pas : un kiwi en France, tout près de chez moi. Et surtout à l'époque, ce n'était pas aussi simple qu'aujourd'hui de voyager.
J'aurai aimé passer plus de temps à bavarder avec cet homme, car je suis sûre qu'il a eu une vie passionnante et pleins de choses à raconter.. Rien que cette rencontre ne m'a pas fait regretter d'être venue ici.
Mais, j'avais un musée à découvrir et lui avait d'autres visiteurs à accueillir. La vie est ainsi..


Grâce au musée, j'ai appris des choses nouvelles qu'il n'y avait pas dans mes bouquins. Décidément, ce musée vaut vraiment le coup !

Hokitika a été fondée en 1864 sur l'exploitation minière d'or et est devenue ainsi le centre de la ruée vers l'or de la côte ouest.
En 1866, elle est l'une des villes les plus peuplées du pays et en 1873, elle devient capitale de la province du Westland.

A cette époque, la ville a été surnommée Wonder City of the Southern Hemisphere (Ville merveilleuse de l'hémisphère sud).
L'engouement à tout ça ? L'or, bien sûr mais pas seulement..


Hokitika est un haut lieu du greenstone de Nouvelle Zélande (jade néphritique).

A l'origine, le pounamu (nom maori) est enfoui profondément sous la croûte terrestre. Lors du processus de formation des montagnes, sous l'effet de la chaleur et de la pression, la pierre est poussée à la surface en quelques points isolés. Sa rareté, sa beauté et ses propriétés physiques lui confère une grande valeur aux yeux de la culture traditionnelle maorie qui ne connait pas le métal (cette pierre est plus dure que l'acier).

Cette pierre a une place prépondérante dans le cœur des maoris mais également dans leur culture et dans leur économie. Ils utilisent la jade dans divers domaines : la confection de mere, une arme dotée d'une large lame ou encore la création de bijoux comme par exemple de longues boucles d'oreilles ou encore des pendentifs hei-tiki représentant le premier homme de la mythologie maorie et synonyme de fécondité. 
Généralement, le pounamu est transmis de génération en génération, absorbant ainsi le mana (statut, autorité et prestige) de chaque propriétaire.
Cependant, chaque tribu maorie a ses propres critères quant à l'évaluation du jade.

Le greenstone est particulièrement connu pour les différentes nuances de couleurs que lui confère le fer et un fort degré de transparence.
On distingue dont quatre différentes variétés de jade néphritique dans la région appelée Te Wahipounamu (l'endroit où l'on trouve du jade) ou Te Waipounamu (eaux de jade) :

Le Kawakawa est riche en couleur pouvant aller du vert pelouse au vert foncé. Son nom vient d'un arbre à poivre dont la couleur des feuilles est semblable à celle des pierres. 
Le Kokopu tire son nom de trois spécimens de poissons d'eau douce de couleur marron foncé et vert olive.
L'Inanga est une pierre plutôt blanchâtre, perlée, translucide voire opaque. Cette jade fût très prisée par les maoris pour la confection de mere.
Le Kahurangi est rare, d'un vert pâle et translucide. Dans la culture maorie, il se porte en tant d'ornement et de manière occasionnelle, pour de grandes cérémonies.


Au cours du siècle dernier, les industries de pounamu, d'or mais également de charbon et de bois ont diminué et la population elle aussi s'est amoindrie. Désormais, près de 4 500 personnes vivent ici. 

Mais la ville tente de conserver un dynamisme touristique, notamment grâce à la sculpture de jade proposée dans les anciens ateliers.